Archive pour la catégorie "Droit de la consommation"

Les actions de groupe: pourquoi attendre?

Nous vous renvoyons directement à un article publié sur le site de Justice en ligne :   http://www.justice-en-ligne.be/.

 

Manifestement le thème retient l’attention et nous renvoyons le lecteur à l’édition de La Libre Belgique du  30 avril 2012:

 

L’action collective attend son heure

J.-C. M.

Mis en ligne le 30/04/2012

La “class action” tarde à s’imposer en Europe et chez nous. La faute à l’industrie ?

Dans un article récemment déposé sur le site de « Justice-en-ligne », Me Eric Balate, chargé de cours à l’Université de Mons et spécialisé en droit de la consommation, fait le point sur l’état d’avancement des projets d’introduction de l’action collective (ou « class action » ) en droits belge et européen. Autant le dire d’emblée : on est nulle part.

Aux Etats-Unis, il y a belle lurette que l’on considère que lorsque des préjudices individuels ayant une origine commune sont subis par un grand nombre de personnes physiques ou morales, il y a matière à action de groupe ou action de réparation collective.

Tout cela, explique Me Balate,  » procède d’une vision économique simple tendant à vouloir réduire les coûts d’accès à la justice « . Pour autant, cette vision rencontre toujours des résistances majeures pour être mise en œuvre chez nous.

Me Balate rappelle qu’en 2007, le Centre d’études pour le droit de la consommation de l’Université de Louvain terminait une étude commandée par la Commission européenne afin de comparer la situation du droit des différents Etats membres.

La disparité existant entre les différents systèmes et le caractère encore atrophié de ces procédures dans certains Etats justifiaient sans doute une approche uniforme par le droit européen.  » Nous sommes en 2012 et nous attendons « , commente l’auteur de l’article.

Dans une communication toujours d’actualité, le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) rappelait, explique-t-il,  » que les traditions européennes en matière de règles de procédure faisaient, dans de nombreux cas, opposition au développement de semblables procédures « .

Or, une économie liée à la consommation de près de cinq cents millions de citoyens semble devoir imposer de revoir les mécanismes d’accès à la justice de manière fondamentale.

Toutefois, précise Me Balate, les grandes entreprises n’ont de cesse de souligner les risques liés, selon elles, à de telles actions. Elles craignent que ces dernières puissent mettre leur existence même en péril.

Pourtant, l’Europe ne connaît pas de mécanisme venant augmenter de manière exponentielle les dommages et intérêts, comme cela peut être le cas aux Etats-Unis.

Le précédent gouvernement belge avait mis sur la table un avant-projet de loi relatif aux aspects judiciaires des procédures de réparation collectives.

Il avait également établi une loi relative aux procédures de réparation collectives, rappelle l’avocat.

L’idée en était simple : elle tendait à organiser une procédure de réparation collective ayant pour objet la réparation d’un préjudice de masse défini par la loi. Il fallait que la demande fût introduite par un représentant réunissant certaines conditions prévues par la loi.

Dans ce même avant-projet, la décision qui faisait droit à l’action en réparation collective définissait les modalités et le contenu de la réparation. Ainsi, le représentant du groupe était chargé de répartir l’indemnité entre tous les membres du groupe.

Le projet, écrit Me Balate,  » avait réussi à simplifier, de manière remarquable, les nouvelles contraintes propres à cette ambitieuse réforme « .

Mais, alors que des situations récentes ont montré les limites de la réparation individuelle, il n’a pas abouti. En raison du lobbying de l’industrie ? L’auteur de l’article pose en tout cas la question.

 

Le droit : théorie et pratique se rejoignent

L’intérêt porté par notre association pour le droit de la consommation reste constant. Au mois de novembre 2010, un colloque était organisé par le Centre d’Etudes et de Recherches sur les Contentieux de l’Université de Toulon et le Centre de Recherche en droit économique de l’Université de Nice-Sophia Antipolis.Il était consacré au pluralisme juridique et à l’effectivité du droit économique. L’ouvrage qui réunit les différentes contributions vient d’être publié récemment chez Larcier, sous la direction de
- Laurence Boy,
- Jean-Baptiste Racine,
- Jean-Jacques Sueur.
Plus spécialement, nous y avons contribué sur le thème de l’intégration substantielle de l’intérêt du consommateur.
Les références de l’ouvrage sont : Droit/Economie International, « Pluralisme Juridique et Effectivité du Droit Economique »

Les conditions générales des transporteurs aériens

Depuis plusieurs mois, défendant les intérêts de l’Association belge des Consommateurs « Test-Achats »,le cabinet a mené plusieurs actions en cessation devant le Président du tribunal de commerce de Namur pour veiller à mettre les conditions générales de trois compagnies opérant sur le territoire belge en conformité avec la loi du 6 avril 2010 sur les pratiques du marché et la protection du consommateur. L’une de ces actions est aujourd’hui terminée, elle a débouché sur un jugement donnant partiellement satisfaction à la thèse de l’association.L’action menée contre la compagnie « Easyjet » est pendante devant la Cour d’appel de Liège.Cette dernière compagnie conteste notamment la compétence internationale des juridictions belges à la juger et l’application du droit belge. Enfin dans un troisième procès, il est question notamment de la cessibilité du titre de transport.
Les décisions rendues sont novatrices mais témoignent de la difficulté de remettre en question les conditions générales fixées par IATA qui regroupe toutes les compagnies à la lumière des textes nationaux transposant la directive européenne du 5 avril 1993 sur les clauses abusives. Une réunion de travail organisée par le BEUC ce vendredi 6 octobre permettra de faire le point sur ce dossier . La présentation sera accessible sur notre site.